[ÉDITO DU JOUR] En attendant la bénédiction de ‘tonton’ Macron…
On était loin de se douter que le vide (politique) laissé par le défunt Gon Coulibaly allait remettre en scelle la candidature jugée inconstitutionnelle à un troisième mandat d’Alassane Ouattara. On était loin de penser aussi, que la déclaration « historique » de l’homme fort d’Abidjan de laisser la place à « une jeune génération » n’était que des propos en l’air, destinés en son temps, à rassurer une opinion difficile à convaincre du bien fondé de la candidature à un nouveau mandat du successeur de Laurent Gbagbo. La brise du « wax waxeet » qui a balayé les côtes sénégalaises en 2008, souffle à plein régime sur Abidjan. Et Abdoulaye Wade, en bon visionnaire, peut se targuer d’avoir influencé, il y a 12 ans, le choix des leaders politiques africains de 2020. Condé, Ouattara, et qui sait encore ?
Jamais deux sans trois. Ne dites plus 2nd mandat, dites 2e mandat ! C’est du français. Hé oui c’est du français et la clarification ne peut venir que de l’Hexagone ! Alassane Ouattara a franchi le pas, le rubicond constitutionnel diront ses opposants. Là où Pr Condé, qui hésitait encore tout en criant son envie d’y aller, a fini par se jeter à l’eau, trempé jusqu’aux orteils dans mare boueuse d’une troisième candidature qui a fait une première victime en Guinée, un jeune garçon qui a succombé à des blessures par balle, à Bambeto lors d’une manif anti 3e mandat. Pendant ce temps, Dakar toujours emmuré dans le « ni oui ni non », regarde en admirateur le spectacle qu’offre l’Afrique à sa démocratie souvent malmenée pas ses politiciens. Mais nul ne peut prédire la réaction des populations, d’abord guinéenne, puis ivoirienne ou les deux à la fois. Entre temps, le président du Mali, sujet à une forte contestation populaire, a été renversé par l’armée.
En Côte d’Ivoire pourtant, l’Elysée s’était félicitée de « la décision historique de président Ouattara, homme de parole et homme d’Etat, de ne pas se représenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d’ivoire donne l’exemple », avait réagi le président français, le 5 mars dernier.